Vereinsaktivitäten

Baden - Elsass

Date : samedi 16.06.07 ­ Participants : 43 ­ Organisateurs : Mmes Beate SCHWING & Michaela VOGT - Au programme, deux étapes : 14 h 30 visite guidée de la ruine restaurée du Hohengeroldseck / 16 h 30 visite guidée, repas, conférence au Stadtpark Lahr / Roseraie / Orangerie.

Le château de Hohengeroldseck (gravure du XVIIe siècle)

1/ Le château de Hohengeroldseck

Rappel historique : les seigneurs de Geroldseck, de haute noblesse, possédaient des territoires importants s'étendant des deux côtés du Rhin tant dans la plaine que sur les versants de la Forêt-Noire et des Vosges. Issus de lignages fortunés et très influents, les Geroldseck jouèrent un grand rôle dans l'histoire de l'Alsace et du Pays de Bade ; c'est ainsi qu'ils donnèrent plusieurs évêques et notables à Strasbourg.

Les châteaux de ces dynastes en Alsace : le Petit et le Grand Geroldseck près de Saverne, le château de Schwanau sur un îlot du Rhin près de Gerstheim. Citons en Pays de Bade : le Burg Landeck près d'Emmendingen, à Seelbach, la Wasserburg de Dautenstein, à Seelbach / Schoenberg le Hohengeroldseck, et enfin à Lahr même (1220), un château de plaine à l'origine de la fondation de la ville et dont il ne subsiste aujourd'hui qu'une tour, la Tour des Cigognes, emblème de la cité.

Dans un sauf-conduit adressé le 27 février 1139 à l'abbaye de Gengenbach (Kinzigtal) par le pape Innocent II, est mentionné, pour la première fois, un "castri Geroltesecke". Ce Burg, siège des Geroldseck (branche badoise) avait été construit par ces seigneurs sur un piton rocheux (638 m) dans la montagne entre Lahr et Biberach au lieu-dit "Rauher Kasten". Les dynastes abandonneront bientôt l'ancien château pour intégrer un château d'altitude (525 m) construit en 1250 : véritable forteresse perchée sur un imposant cône basaltique, le Hohengeroldseck est situé à proximité du col de Seelbach/Schoenberg (265 m), point culminant de la route B-415 (Lahr / Biberach-Kinzigtal), l'ancienne route romaine reliant l'Alsace à l'Allemagne du Sud, via les vallées de la Schutter et de la Kinzig.

Un double rempart (dont une partie bastionnée) entoure l'édifice. On accède au château par trois portes dont une dotée d'un pont-levis. En dehors des deux logis seigneuriaux (en grès et roche primitive) érigés sur le cône basaltique, le Hohengeroldseck comportait une série de bâtiments annexes (forge, écuries, logements du personnel, etc...). Un puits profond de près de 65 m avait été foré dans la roche, entre les deux logis ; il n'était d'ailleurs accessible que de l'intérieur du Burg. Quant aux deux logis, ils étaient eux-même séparés par une passerelle munie d'un pont-levis.

Le château résiste vaillamment à deux sièges, en 1424 et en 1486. En 1599, Jakob de Geroldseck choisit comme résidence privée et officielle le château (de plaine) de Dautenstein, dans la vallée de la Schutter à Sellbach ; il y meurt en 1634 sans descendance masculine. En 1635, le territoire des Geroldseck passe en tant que fief autrichien au comte Philipp von Cronberg (Taunus). En 1688, après l'occupation du château par les troupes de Louis XIV sous le commandement du maréchal Créqui, le Burg est détruit au cours d'un incendie au printemps 1689. Après l'extinction de la famille von Cronberg, le fief de Geroldseck passe en 1692 au baron von der Leyen à Blieskastel. Les von der Leyen sont à ce jour toujours propriétaires de Hohengerold-seck.

La restauration du château, sous l'égide du Grand Duché de Bade, s'étendra de 1892 à 1901. En 1897, intervention de la section de Lahr du Schwarzwald-verein. En 1958, création de la Société pour la conservation de la ruine de Hohengeroldseck qui engagera d'importants moyens pour la restauration de la citadelle.

Ne manquez pas, le jour où vous passerez dans la région, de visiter le Burg restauré ; vous pourrez y jouir d'une vue panoramique d'une rare beauté. 

2/ Au Stadtpark de Lahr

La seconde étape s'est déroulée dans l'enceinte du Stadtpark (parc municipal) comprenant espaces arborés, roseraie, orangerie et villa-musée.

A 16 h 30, visite guidée des différents agencements du parc sous la conduite de M. Richard SOTTRU, responsable du Service des espaces verts de la ville, qui nous narre l'historique du site.

C'est en fait l'histoire d'un certain Christian Wilhelm JAMM, enfant de Lahr où il vit le jour le 30 juin 1809. Issu d'un milieu modeste, le personnage, animé très tôt d'un esprit mercantile, se spécialisa dès ses 25 ans dans le commerce des tissus (coton, soie, etc...) et du tabac ; il était de surcroît un grand voyageur du fait de ses activités (Afrique du Sud, Paris, Amérique Centrale dont Cuba...). Après un séjour de vingt ans à la Havanne où il exploita un important comptoir d'import-export, il revint dans sa ville natale où - entre 1859 et 1861 - et sous la conduite d'architectes et entrepreneurs français, il se fit construire une somptueuse maison de maître qu'il entoura d'un parc arboré (sur les conseils de paysagistes français), l'ensemble étant ceint d'un haut mur mettant l'intéressé - célibataire multimillionaire au caractère et au comportement quelque peu particulier - et ses compagnons (un domestique francophone... et deux dogues), à l'abri des regards indiscrets.

Lors de ses fréquents déplacements pour affaire à Paris, il y rencontre Mme Amélie de Cantillon, la fille (mariée) d'un collaborateur (hélas désargenté !). Christian Wilhelm JAMM s'éprendra de cette personne (qui tenait à ce qu'on l'appelle "Mademoiselle"), mais le coeur de la belle restera fermé malgré les avances répétées du prétendant ; ce qui n'empêcha pas la dite Mademoiselle de voir un jour figurer son nom sur le testament de son admirateur !

Christian Wilhelm JAMM meurt le 7 ami 1875. Dans son testament du 15 février 1874 - en dehors d'une confortable rente destinée à Amélie de Cantillon - il léguera à Lahr, sa ville natale, le parc et ses dépendances ainsi que la villa. Lahr ne manquera pas d'entretenir ce précieux héritage avec fierté et amour... en lui consacrant annuellement un budget de fonctionnement de 350.000 Euro ! Quant à la villa, aujourd'hui ouverte au public, elle a été aménagée en musée.

Depuis 1873, le Stadtpark a subi de notables extensions, sa superficie actuelle étant de 4,5 hectares. Entre 1982 et 1985, la ville de Lahr y a aménagé une roseraie, s'inspirant pour ce faire des plans du parc de Bagatelle à Paris : le visiteur peut y admirer dès la mi-juin près de 250 variétés de roses en pleine floraison. Un spectacle unique ! Quant aux anciennes serres construites en 1860, elles ont été remplacées par un bâtiment servant de remise à de splendides palmiers et autres plantes exotiques, l'Orangerie, dont la rénovation remonte à 1997. Depuis peu, un parc animalier est venu compléter l'ensemble.

Les participants à la rencontre du 16 juin - par ailleurs gratifiés d'un temps particulièrement clément - se sont, sans exception, dits émerveillés par la beauté et l'entretien exemplaire du site. Félicitations.

Vers 19 h 00, après l'apéritif pris en pleine roseraie, un repas convivial fort magistralement apprêté par un traiteur du cru et servi sous la verrière de l'Orangerie a été unanimement apprécié. En fin de soirée - toujours dans l'Orangerie - le Dr. Wieland BECK, notre confrère de l'Institut de Médecine tropicale et de Parasitologie de la Faculté vétérinaire de Munich nous a fort agréablement surpris par la qualité et (surtout) l'originalité de son exposé sur la mise en évidence, sur certains Rongeurs (NAC) et sur l'Homme, de la présence d'Ornithonyssus bacoti, acarien hématophage, hôte habituel du Rat. Le conférencier a su passionner son auditoire en développant, avec trois exemples bien ciblés, l'étiologie de cette "nouvelle et curieuse" zoonose. Cette soirée se terminera, à la satisfaction générale, par quelques pas de danse sur une musique distillée par l'auteur d'un "One man show".

André HEINRICH