La rencontre AVAB-BETV programmée pour l'automne 2013 nous a réunis, confères alsaciens et badois dans l'idyllique vallée de Munster le samedi 19 octobre 2013 et, précision utile de notre ami le Dr Heinrich : « j'ai pris goût au parler de cette inimaginable, belle et grande vallée, si sympathiquement arrosée par les deux ''Faacht" ».
Nous nous sommes retrouvés à 15 h à Gunsbach par une météo digne du plus bel été indien qui nous accompagne tout au long de l’après-midi pour un sympathique et studieux programme sur les traces d’Albert Schweitzer, docteur en médecine (études à la Faculté de médecine de Strasbourg, + une année de spécialisation en médecine tropicale à Paris avant son départ à Lambaréné), longtemps citoyen dans cette petite commune rurale, et qui, en plus d’avoir obtenu le Prix Nobel de la Paix, d’avoir été un organiste connu à l’international, docteur en théologie et philosophe, fut un grand ami et protecteur des animaux.
À 15 h 15, départ des deux groupes pour les visites commentées du Musée du Dr Schweitzer, installé dans la charmante maison qu’il s’était faite construire en 1925 grâce au Prix Goethe. Dans le salon parmi de multiples et émouvants souvenirs de sa vie on peut s’asseoir sur le banc de l’orgue, orgue qu’il avait fait rapporter de Lambaréné, au Gabon, où l’instrument souffrait du climat équatorial et sur lequel il jouait Bach à Gunsbach lors des visites que lui faisait la reine Elisabeth de Belgique, elle aussi grande mélomane. Puis visite du Musée africain, dans une salle de la mairie installée dans l’ancienne salle de classe que fréquentait Albert Schweitzer.
À 18 h nous sommes descendus dans le Caveau (cave voûtée installée sous l’ancien presbytère de Gunsbach, dans lequel le jeune Albert a passé son enfance alors que son père était pasteur du village) pour écouter notre conférencière helvétique Iris Reischler, professeur à l’École vétérinaire de Zurich, sur le thème de la contraception chimique, une alternative à la castration des chiens. Conférence prononcée en allemand, les alsaciens étant bien évidemment sensés être à l’aise dans la belle langue de Goethe. Nous étions une bonne trentaine de confrères et conjoints à suivre avec la plus grande attention notre savante conférencière suisse s’exprimant en allemand en France devant un public alsacien et badois auquel il faut ajouter nos deux jeunes étudiantes de l’École vétérinaire de Gießen, Julie Antoine et Charlène Sutter, qui étaient nos invitées. À la fin de son exposé très applaudi, notre conférencière a souligné l’importance de la présence des deux étudiantes parmi nous ce jour-là, car elles représentent l’avenir de notre profession, et aussi celui de notre Amicale vétérinaire transfrontalière.
En fait, cette conférence faisait écho à l’action de protection animale souhaitée par nos consœurs badoises les Drs Béate Schwing et Michaëla Vogt. C’est notre amie Beate Schwing qui a eu l’idée de cette rencontre d’automne à Gunsbach dans les traces d’Albert Schweitzer, protecteur inlassable de la cause animale. Et c’est à ce titre que Beate Schwing et sa fille Julia, médecin stagiaire à l’hôpital de Lambaréné, ont souhaité monter une action de protection animale concernant les chiens errants trop nombreux autour de l’hôpital. Mission délicate quand on sait qu’en Afrique d’autres priorités sont nombreuses et que le sort des animaux n’attire en général pas la pitié et n’émeut guère les autorités. Pourtant, inlassablement, Beate et sa fille poursuivent leur mission de stérilisation et de vaccination contre la rage des chiens errants dans les environs de Lambaréné, sur les rives du fleuve Ogooué. Après un excellent repas «marcaire», et à la demande de Beate Schwing, une quête dans l’assistance convaincue par le sort des chiens errants de Lambaréné a permis de réunir des fonds qui seront versés à Vétérinaires sans Frontières en Allemagne, qui couvre notre action de protection animale à Lambaréné.
Pierre HAAS