Date : samedi 14 octobre 2006 - Participants : près de 50 personnes Organisateurs : Horst HAGENLOCHER et André HEINRICH - Programme : 15 h 30, rendez-vous à la station City-Bahn près du Kurhaus - 15 h 40, visite guidée de Baden-Baden en City-Bahn, ensuite choix entre : excursion avec funiculaire au sommet du Merkur (668m) / visite des oeuvres de Marc CHAGALL au musée Frieder BURDA / flânerie en ville - 18 h 00, rendez-vous à l'hôtel Steigenberger Badischer Hof / 18 h 30, au Festsaal, conférence historique de M. Gerhard HERTEL, Allocutions de circonstance, apéritif à 20 h 30, repas convivial dans le "Salon Rouge".
Quelques mots concernant Baden-Baden : dans un site abrité de la vallée de l'Oosbach, entre la Forêt-Noire et le vignoble badois, Baden-Baden (50 000 habitants) est sans doute la plus luxueuse des stations thermales d'Allemagne. Le climat particu-lièrement doux et le grand choix de distractions : cures, musique, expositions, congrès, etc... ne manquent pas d'attirer en toute saison une clientèle cosmopolite, élégante et fortunée. C'est une ville de cure : les sources d'eaux chaudes y sont exploitées dès la fin du Ier siècle ap. J.C. par les Romains. L'empereur Caracalla (118-217) venait soigner ses rhumatismes à Aquae Aureliae. Sous l'occupation alémanique (deuxième moitié du IIIème siècle), déclin de l'activité thermale qui reprendra au XIIème siècle, sous l'impulsion des margraves de Bade (lignée des Zaeringen). Les thermes de Caracalla (1985), complexe balnéo-thermal polyvalent, sont de renommée mondiale. C'est une ville des jeux depuis le XIXème siècle, grâce aux efforts de l'homme d'affaires françals Edouard Benazet. C'est également une ville de grande culture tant architecturale (Fr. Weinbrenner) que musicale (nouveau Festspielhaus depuis 1998), d'activité artistique (musées réputés dont celui de la Fondation Frieder Burda ouvert depuis 2004) et sportive (tournois de tennis, courses de plat organisées au printemps et en automne à Iffezheim par le Jockey Club de Paris, etc...). Baden-Baden accueille également chaque année de nombreux congrès nationaux et internationaux. C'est au Sud de cette ville enfin, dans le romantique vallon du Lichtenthal, que se trouve l'abbaye cistercienne fondée en 1245 par la margravine Irmengard de Bade ; cette abbaye constitue aujourd'hui le plus ancien monastère du pays de Bade. La chapelle princière (1288) abrite entre autres la niche mortuaire du comte jean III de Lichtenberg (Alsace / =1324), l'arrière petit-fils de la fondatrice.
1/ Visite guidée en mini-train (City-Bahn)
Long d'environ 12 km, le circuit permet en un peu plus d'une heure d'admirer les sites les plus remarquables de Baden-Baden, tels le Kurhaus et son casino, les musées et les théâtres, le parc arboré de la Lichten-thalerallee, le Kongreßhaus, la Gönneranlage, la fontaine des hérons, les établissements balnéaires (dont les thermes de Caracalla), les cascades du Paradies, le Leopoldsplatz, la Langestraße, la Kaiserallee, l'hôtel Badischer Hof (ancien couvent de Capucins), le Festspielhaus (2 500 places) construit en 1998 en annexe de l'ancienne Gare, la Trinckhalle, etc... A mi-parcours, la City-Bahn atteint la station inférieure du funiculaire, celui-ci permettant après un trajet de 1 200 m (et une pente de près de ... 54%) entre une double haie de rhododendrons, d'accéder à la tour panoramique du mont Merkur (668 m) du sommet de laquelle le valeureux touriste bénéficiera d'une très belle vue sur la ville, le proche massif de la Forêt-Noire, la plaine rhénane et (par beau temps)... les Vosges. Certains de nos collègues, mettant à profit leur séjour à Baden-Baden, ajouteront à leur program me la visite du musée de la Fondation Frieder Burda (ouvert depuis octobre 2004) où se trouvaient exposées (jusqu'au 29.10.06), de nombreuses peintures de Marc Chagall, chef-d'oeuvres prêtés pour la circonstance par des musées français et russes.
2/ Commémoration du 30ème anniversaire de la fondation de l'Amicale
Rassemblement des participants à 18 h au Festsaal de l'hôtel Steigenberger Badischer Hof. Le maître de cérémonie - le Dr Freiherr Edgar von Cramm, président de la section badoise de l'Amicale - salue la nombreuse assistance, met l'accent sur la solennité de cette journée du souvenir et présente les excuses du représentant de la municipalité (empêché). Il demande, ensuite aux participants de bien vouloir honorer la mémoire des celles et de ceux des membres qui nous ont quitté en les priant d'observer une minute de silence, après quoi il cède la parole aux trois orateurs prévus au programme.
"L'Alsace, pomme de discorde entre l'Allemagne et la France ."
M. Gerhard Hertel, historien à Freudenstadt, traite le thème
Voici résumé l'essentiel de son discours :
L'Alsace, du fait de sa situation et de ses richesses, a été, au cours des siècles, l'objet de convoitises de ses deux grands voisins, d'où la notion de "pomme de discorde". Ayant appartenu dès 962 au Saint-Empire Romain Germanique puis rattachée en 1648 à la France de Louis XIV suite à.la calamiteuse Guerre de Trente Ans, elle devient la marche du Royaume face au Saint-Empire Romain Germanique. Son annexion en 1871 cimentera le nouvel État allemand dont elle apparaissait comme un rempart. Trois guerres (1870-71/1914-18/1939-45) ont disposé de son territoire et meurtri ses habi tants. Un Alsacien né français en 1860 est devenu allemand en 1871, français en 1918, à nouveau allemand en 1940 et a pu (si Dieu lui avait prêté vie !) retrouver la nationalité de sa naissance en 1944. Vexations, chagrins et rancunes ont accompagné ces changements. La situation géographique de l'Alsace permet de comprendre ces déchirements ; cette province est située au coeur de l'Europe, au bord du Rhin, au croisement des routes empruntant sa vallée et de celles qui la traversent. Les Germains ne l'ont-t-ils pas dénommés "Srateburg" : ville des routes . Les Alsaciens, loin d'être un peuple homogène, sont le fruit d'un brassage incessant de populations. Ayant su et souvent dû, combiner les forces et les faiblesses des civilisations française et germanique, ils se sont forgé une identité où se lit cette double origine. Une foi religieuse vivace, des associa-tions florissantes. et plus anciennes qu'ailleurs, telles sont les valeurs traditionnelles sur lesquelles se fonde la personnalité alsacienne. Depuis le IVème - Vème siècle, la culture de l'Alsace est marquée à travers l'histoire et la langue par une appartenance germanique qu'au cours des trois derniers siècles la pensée et la langue française ont pénétrée profondément.
Le poète allemand Heinrich Heine (sa tombe se trouve depuis 1856 au cimetière de Montmartre) considérait les peuples allemands et français comme "les peuples élus de l'Humanité". Le Traité de l'Elysée signé le 22 janvier 1963 par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer scellera la réconciliation entre les deux pays après des siècles de conflits meurtriers. Il n'y a donc plus de pomme de discorde 1
- Le Dr André Heinrich, membre fondateur/secrétaire-trésorier de l'AVAB depuis 1976 présente d'abord, à toutes et à tous, les salutations confraternelles et cordiales félicitations de son ami André Desbois (président de France-Allemagne Vétérinaire) de même que ses regrets de ne pas être présent à Baden-Baden en ce jour anniversaire pour, notamment, saluer la mémoire des pionniers-fondateurs d'Alsace-Bade, aujourd'hui disparus : Bossert, Pfister, Veltz, Zimmer, Kollofrath, Stülpnagel, etc...
L'orateur cite ensuite les dates-clés depuis la réconciliation franco-allemande. 1948 : fondation de l'Institut franco-allemand de Ludwigsburg ; 1950 : jumelage Montbéliard- Ludwigsburg ; 1959 : appel du général de Gaulle à la jeunesse allemande ; 1963 : le 22 janvier, signature du Traité de l'Elysée par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer... et le 5 juillet, création de l'OFAJ (Office franc-allemand pour la jeunesse). jusqu'au rapprochement des vétérinaires de part et d'autre du Rhin. Octobre 1970 à Garmisch-Partenkirchen : création de l'Union Européenne des Vétérinaires Praticiens (à l'initiative d'ailleurs des confrères français !) et naissance de l'amitié Desbois/Hagenlocher ; septembre 1971 : appel d'André Desbois aux vétérinaires allemands par la presse pro-fessionnelle ; septembre 1973 : rencontre de vétérinaires français et allemands à Beaune (où germera l'idée de la création d'une Amicale entre vétérinaires alsaciens et badois) ; puis, le 22 juin 1974, publication officielle de la création de l'AFAV-DFTV (Association France-Allemagne Vétrérinaire ou Deutsch-Französischer Tierärzte Verband e.V.). et enfin le 9 octobre 1976 : fondation à Baden-Baden de l'AVAB-BETV (Amicale Vétérinaire Alsace-Bade ou Badisch-elsässische Tierärzte Vereinigung e.V), le groupe alsacien de l'AVAB-BETV étant à considérer en fait comme une section de l'AFAV.
- Dr Horst Hagenlocher à D-Eutingen. En sa qualité de père fondateur de l'AVAB/BETV il brosse, avec son éloquence habituelle, le tableau des tenants et des aboutissants inhérents à la création de cette passerelle réunissant à présent un nombre important de confrères et de consoeurs de part et d'autre du Rhin, un fleuve qui, dans le cadre de l'Union Européenne, a cessé d'être une frontière. Il reconnaît que la création (un tant soit peu dystocique, au départ du moins... et ce pour diverses raisons parmi lesquelles un certain et inévitable ressentiment !) a néanmoins pu aboutir grâce à l'engagement personnel et tout dévoué de certains confrères... et de citer tout en les remerciant : Victor Lux, André Heinrich, Helmuth Schoder, Matthias Stülpnagel, etc... Il rend hommage également aux présidents des deux sections (les confrères Edgar von Cramrn et Pierre Haas) et à leur conseil d'administration respectif pour la somme de travail qu'ils déploient pour que vive l'Amicale, et les exhorte à porter un regard particulier sur l'important et délicat problème du recrutement de nouveaux membres, de jeunes éléments esentiellement.
- Le repas convivial. Après l'apéritif, les participants rejoignent le "Salon Rouge" où leur est servi le traditionel diner convivial, particulièrement bien choisi pour la circonstance.
Au cours du repas les Drs Jürgen Esslinger (Co-président de l'AFAV-DFTV), Edgar von Cramm et Pierre Haas (les présidents des sections badoise et alsacienne) tinrent à exprimer leur profonde et très sincère gratitude à l'adresse des organisateurs de cette belle et agréable journée commémorative de même qu'ils invitèrent les membres de l'AVAB-BETV à ne pas ménager leur effort pour que puisse progresser "leur" Amicale.
André HEINRICH