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Après la signature en 1981, de la convention de jumelage entre la tierärztliche Hochschule de Hanovre et l'Ecole Nationale Vétérinaire de Lyon, il convenait d'en réaliser les objectifs dans l'esprit et dans la lettre. Les étudiants furent d'abord les premiers moteurs de cette réalisation en organisant chaque année un voyage à Hanovre et à Lyon. Ce voyage, pérennisé jusqu'à aujourd'hui, encouragé et organisé à l'époque par le docteur Denise Rémy qui s'était particulièrement investie dans les échanges franco-allemands à leur début, est devenu une véritable institution, qui permet à 25 étudiants de chaque école de prendre contact avec son école jumelle et de cultiver conjointement pendant une semaine les sciences vétérinaires, le tourisme et l'amitié. Quelques étudiants firent à cette époque des stages de courte durée dans leur école jumelle, mais ces échanges restèrent très limités.

L'idée de pouvoir réaliser une partie de son cursus dans l'école jumelle et de le valider par des examens adéquats commençait à germer et recevait un vigoureux soutien de la part du docteur André Desbois et de France-Allemagne Vétérinaire, mais la réalisation en paraissait aléatoire, se heurtant à des problèmes de différences de cursus, et surtout de validation des enseignements suivis; les quelques essais poursuivis par des étudiants allemands se soldèrent par des demi échecs, ces étudiants étant ultérieurement obligés de redoubler leur année à Hanovre.

En novembre 1988, je pris la responsabilité de l'organisation des échanges internationaux à l'Ecole Vétérinaire de Lyon et je fis, grâce à un contrat Erasmus, une visite d'une semaine à Hanovre pour établir le principe du jumelage d'une année universitaire et pour en apprécier les possibilités de réalisation pratique. Grâce à l'amitié du professeur Stöber qui m'ouvrit toutes les portes et prépara les discussions, je rencontrai le professeur Bisping alors président de la commission des examens, pour lui parler des modalités de réalisation du projet.

A la suite de cette visite, le recteur Kaaden réunissait immédiatement sous sa présidence une commission composée des professeurs responsables de la commission d'examen, du professeur Stöber et de moi-même. On fit remarquer d'une part que, bien que les programmes de la troisième année française et ceux des septième et huitième semestres allemands ne soient pas identiques, ils présentaient des similitudes certaines et que, d'autre part, leur contenu clinique permettait d'offrir aux éventuels candidats à l'échange le maximum d'intérêt en comparaison avec les autres années; par ailleurs il fut admis que toute rigidité dans le système d'examen, qui obligerait les étudiants à subir des épreuves rigoureusement identiques à celles qu'ils auraient subies dans leur propre école, rendrait le fonctionnement de l'échange impossible.

Je retournai à Hanovre en avril 89, cette fois accompagné par Denise Rémy, et nous pûmes alors définir avec nos collègues allemands les modalités précises d'une reconnaissance réciproque de la troisième année française et des septième et huitième semestres allemands.

Le 9 novembre suivant, je signai le nouveau contrat avec le professeur Rommel, recteur, et le professeur Stöber qui, avec sa gentillesse et son dévouement habituels avait examiné et vérifié avec une grande minutie tous les détails du texte afin d'éviter tout dysfonctionnement ultérieur.

Depuis cette date, et malgré les modalités nouvelles prévues à l'échelon européen dans le cadre général du programme Socrates, ce contrat est resté actif et a permis à de nombreux étudiants vétérinaires hanovriens et lyonnais de passer une partie de leur cursus hors de leur école respective. Il a d'ailleurs été cité comme un modèle du genre par nos collègues allemands dans les réunions avec d'autres collègues européens auxquelles j'ai pu assister. Dès 90, six a sept étudiants allemands (ou plutôt, à 80%, étudiantes !), sont venus chaque année suivre la troisième année des études vétérinaires françaises, et j'ai eu le plaisir d'organiser pendant 10 ans, leur séjour dans notre Ecole lyonnaise, avec l'aide précieuse de Denise Rémy qui a assuré leur insertion en clinique dans les meilleures conditions et de nos collègues des diverses disciplines qui ont toujours été très coopératifs.

Les étudiants français ont été plus frileux. Frank Haond fut le premier qui osa rompre le cordon ombilical et s'exiler dans les brumes du Nord. Ce fut un succès total: il est aujourd'hui vétérinaire employé par une grande firme pharmaceutique allemande. A sa suite, deux, parfois trois étudiants lyonnais (à l'exception de 95-96) ont chaque année rejoint la tierärztliche Hochschule et, à la lecture des comptes-rendus de stage qui sont encore présents dans mes archives, je peux affirmer que ces échanges ont été pour les protagonistes une expérience des plus enrichissantes sur le plan humain (sans parler des mariages !), et sur le plan professionnel, en leur permettant en particulier de bénéficier de la réputation mondiale de la clinique bovine de Hanovre et de la sollicitude de leurs directeurs successifs, le professeur Stöber d'abord puis le professeur Scholz. Il n'y a pas eu un seul échec. Par ailleurs, ces séjours se sont toujours effectués dans des conditions matérielles confortables pour les étudiants, grâce aux bourses DGER du ministère de l'Agriculture mais aussi aux bourses régionales Rhône-Alpes que nous avons sollicitées chaque année, aux revenus du legs Robert (obtenu par André Desbois pour l'ENVL) et, pour les étudiants alsaciens, à la bourse délivrée par l'Amicale vétérinaire Alsace-Bade.

En avril 98, j'ai signé à Hanovre la prolongation du contrat de jumelage de 1981. Nos collègues allemands avaient préparé une petite cérémonie, au cours de laquelle le professeur Rommel a fait un historique complet de nos relations depuis l'origine, et j'ai pu apprécier, à travers ses paroles, combien grande était la place que nous tenions dans le c'ur de nos collègues allemands.

Si les échanges franco-allemands se sont fait essentiellement dans le cadre du jumelage Lyon-Hanovre, il faut noter cependant qu'entre 1990 et 2000, l'Ecole de Lyon a accueilli également chaque année en moyenne 2 étudiants originaires de l'Ecole vétérinaire de Munich.
Les mouvements d'étudiants en cours de cursus ont représenté, certes, l'essentiel de l'activité d'échange; j'ai cependant toujours souhaité pouvoir également développer les échanges aux niveau des activités pédagogiques et de la Recherche. Au cours de mes voyages à Hanovre je me suis lié personnellement d'amitié avec le professeur Sallmann, et nous avons, à la suite d'une collaboration entre nos deux laboratoires, co-signé une publication dans une grande revue internationale. Des thèses ont été réalisées, ou sont en cours de réalisation par des étudiants allemands à Lyon, en biochimie et en chirurgie. Réciproquement, des stages de recherche ont été suivis par des étudiants français à Hanovre. Ces activités sont cependant à ce jour limitées, à la fois par des disparités de moyens et par des différences structurelles, la thèse allemande qui n'est pas obligatoire pour l'exercice de la médecine vétérinaire contrairement à ce qui existe en France étant, par contre, plus importante que la thèse française et nécessitant en moyenne deux ans de travail dans un service clinique ou dans un laboratoire. Je regrette par contre que nous n'ayons pas pu avoir davantage d'échanges d'enseignants.

J'ai passé moi-même en 98 une semaine dans le service de mon homologue allemand, le professeur Kamphues, et je ne saurais dire combien ce type d'expérience est intéressante et bénéfique, même si la préparation des cours en allemand nécessite un surcroît d'effort et d'énergie!

En juin 99, Denise Rémy organisait à l'ENVL un séminaire franco-allemand d'une semaine dans le cadre de l'OFAJ. Malgré la qualité des intervenants et des conférences, et un remarquable déplacement à la fois professionnel et touristique dans la région d'Annecy, couronné par le chaleureux accueil savoyard de nos collègues Henri et Jeanne Brugère, l'assistance étudiante, surtout française, a été réduite et le séminaire n'a malheureusement pas été apprecié à sa juste valeur.

Enfin, le programme Socrates, qui constitue actuellement l'ossature institutionnelle des échanges inter-universitaires en Europe, nous a permis d'organiser à Lyon avec Denise Rémy un cours international sur la sécurité alimentaire, réunissant les meilleurs specialistes français et européens. Il a eu lieu à l'Ecole vétérinaire de Lyon en septembre 99. Des assistants et des doctorants de la clinique bovine de Hanovre et de la Faculté Vétérinaire de Leipzig y ont assisté comme auditeurs.

Si nos relations franco-allemandes universitaires ont été vigoureuses depuis une dizaine d'années, elles n'ont encore exploité qu'une faible part des possibilités existantes. On met souvent en avant l'excuse du barrage de la langue. Les étudiants qui se sont lancés dans l'aventure n'étaient pas, à deux ou trois exceptions près, de brillants germanistes. Ils le sont devenus et ils ont réussi.

Depuis septembre 99, date à laquelle j'ai quitté l'Ecole Vétérinaire de Lyon, le docteur Denise Rémy anime seule, avec le dévouement qu'on lui connaît, les échanges internationaux. Elle possède les compétences et le talent nécessaires pour mener cette tache à bien. Encore faut-il qu'elle puisse avoir en permanence le soutien efficace de ses autorités de tutelle pour la réaliser dans les meilleures conditions. C'est ce que je lui souhaite.

Pr Claude JEAN-BLAIN